Lacrymatoire ou lacrymaire :
Petit flacon de forme allongée dont les Romains respiraient le parfum pendant les cérémonies funéraires accompagnées d'une crémation sur un bûcher.
Laggioni :
Terme ligure désignant les carreaux de terre cuite ou de marjolique employés pour recouvrir les sols ou les parois. De forme carrée ou rectangulaire, ces carreaux de revêtement présentaient des décors simples ou composés, permettant de réaliser de grandes fresques avec personnages et figures ornementales. Ils furent principalement fabriqués dans les manufactures de Savone, de Gênes et d'Albisola au cours des XVe et des XVIe siècles.Lambrequin Terme dérivé du flamand lamper, signifiant "voile" ou "crêpe" et désignant à l'origine les franges et les éléments de passementerie ornant les tissus destinés à recouvrir certaines pièces de mobilier (consoles, commodes, etc.). Ce terme désigne, par similitude, les décors caractéristiques des céramiques de Rouen et de Moustiers du XVIIe siècle, offrant des motifs géométriques à fleurs et à feuilles stylisées imitant les ornements des tentures et des baldaquins.
Lampas :
Étoffe en soie tissée mécaniquement à l'imitation des soieries chinoises, ornées de motifs variés. Au XVIIIe siècle les soyeux lyonnais s'étaient fait une spécialité de somptueux lampas.
Landier :
Sorte de grand chenet en fer forgé dont la branche verticale est surmontée d'une coupelle à claire-voie destinée à cuire les aliments ou à les maintenir au chaud dans l'âtre d'une cheminée.
Languette :
Motif ornemental en forme de L ou de U présent dans la décoration du mobilier de style néoclassique. Ce terme désigne aussi la charnière unissant le couvercle au corps d'un pichet ou d'une verseuse et permettant, par pression du pouce, de soulever ce même couvercle.
Lanterne magique :
Appareil de projection en tôle munie d'un système optique grossissant éclairé par une flamme (une simple bougie) et permettant de faire défiler sur un écran des images fixées sur des plaques de verre. Inventée au XVIIe siècle, les lanternes magiques ont connu un nouvel essor dans la seconde moitié du XIXe siècle. On les considère comme .les ancêtres du cinématographe inventé par les frères Lumière en 1895.
Lapis-lazuli :
Pierre dure, semi précieuse, de couleur bleu outremer, constituée de différents minéraux parmi lesquels la pyrite à laquelle elle doit ses inclusions dorées caractéristiques. Dès l'Antiquité, elle fut utilisée pour la fabrication de bijoux, d'objets décoratifs, de marqueteries et de mosaïques. Broyée en fine poudre, elle constitua aussi un précieux pigment pour les peintres du Moyen Âge et de la Renaissance (retables, fresques, etc.). Le terme dérive du latin lapis, "pierre", et du persan lasward, "azur".
Laquage :
Technique orientale utilisée pour décorer les surfaces et les rendre plus résistantes. La laque est étendue au chiffon en plusieurs couches minces sur la matière qu'elle doit recouvrir, préalablement enduite de colle et de plâtre pour la rendre plus lisse et plus compacte. Sur la dernière couche, lustrée à la pierre ponce. on étend une couche d'aquarelle colorée qui constitue le fond de la décoration : cette dernière est ensuite recouverte d'une couche de vernis protecteur transparent.
Larmes :
Motifs décoratifs en forme de pastilles exécutés à chaud sur les parois de certains verres. Cette technique qui remonte à l'Antiquité a été perpétuée par les verriers mérovingiens en Normandie, puis au XVIe siècle en Lorraine, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Latesino :
Terme italien désignant des majoliques de couleur blanc perlé, fabriquées en Lombardie au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces pièces, qui présentaient des décors polychromes de facture raffinée, furent longtemps attribuées, à tort, à des manufactures vénitiennes. Le terme dérive de la ressemblance existant entre la couleur du vernis employé et celle du lait d'amidon (latte), utilisé autrefois pour empeser le linge.
Lattimo (ou blanc de lait) :
Verre de couleur blanche, généralement opaque, obtenu en mélangeant à la préparation de base, du plomb et de rétain, du plomb et de l'arsenic ou encore des cendres d'os broyés. Utilisé dans la Rome Antique à des fins ornementales (en association avec des matières transparentes), ce verre fut aussi employé avec succès par les manufactures vénitiennes (où il était alors appelé lattisuol ou lattesimo) à partir du XVe siècle, pour sa consistance particulière et sa couleur caractéristique, qui le faisait ressembler à la porcelaine, un matériau encore rare et coûteux en Europe. Les plus belles pièces datent du XVIIIe siècle mais aussi de la période Art Déco (Martinuzzi, etc.). Ce verre fut produit par d'autres pays européens dont la France ("blanc de lait"), la Grande-Bretagne (opaque white-glass) et l'Allemagne (Milchglass).
Lavis (gravure au)
Expression désignant un procédé technique consistant à recouvrir une matrice, préalablement travaillée à l'eau forte, d'un acide étendu au pinceau. Cette technique, d'exécution complexe, permet de rehausser les effets obtenus à l'eau-forte en nuançant et en estompant le trait.
Layette :
Petit coffre en bois blanc où l'on rangeait autrefois la layette des bébés. Les layettes désignent également les casiers fixés à l'intérieur d'un coffre, ou les tiroirs en bois mince d'un cabinet ou d'un secrétaire.
Lead glazed :
Expression anglaise définissant des terres cuites fines de production locale, dont la couleur jaune ivoire caractéristique est due à la présence de composants ferreux dans le vernis plombifère. Ces terres cuites, appelées cream couloured earthenware et initialement fabriquées dans le Staffordshire, connurent un large succès au XVIIIe siècle, succès qui parvint à éclipser celui de la céramique de Delft (Pays-Bas) comme celui des majoliques italiennes.
Lectrin :
Pupitre de lecture monté sur un pas de vis vertical utilisé au Moyen Âge pour y poser des livres liturgiques (voir lutrin).
Légumier :
Récipient en argent, en faïence ou en porcelaine muni d'un couvercle, qui servait à présenter les légumes.
Lesghi :
Groupe de tapis noués en laine douce, fabriqués par l'ethnie caucasienne homonyme, installée actuellement au Daghestan russe. Ces tapis se caractérisent par des compositions aux coloris vifs, travaillées généralement sur un fond de couleur blanc ivoire, bleue ou rouge. Le décor central s'orne de la fameuse "étoile Lesghi" à huit branches.
Lettre-date :
Marque imprimée en creux dans les pièces d'argenterie pour garantir la légalité du titre. Le choix d'une lettre de l'alphabet apposée à côté des autres poinçons permettait de dater avec précision les objets en argent de l'Ancien Régime.
Liberty (style)
Style caractéristique des arts décoratifs italiens entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale. Le terme dérive du nom de la manufacture londonnienne Liberty & Co., fondée par l'antiquaire anglais Arthur Liberty, et spécialisée dans la commercialisation d'objets de fabrication orientale. Connu sous le nom d'Art nouveau, en Allemagne sous celui de Jugendstil, en Autriche sous celui de Sezessionstil, en Grande Bretagne sous celui de Modem Style et en Espagne sous celui de Modernismo, le style Liberty s'inspire des éléments de la nature dont les lignes sinueuses et exubérantes ornent avec bonheur pièces de mobilier, objets décoratifs, tissus, papiers peints, tapis, bijoux, etc.
Lice (ou lisse)
Pièce d'un métier à tisser constituée d'une cordelette en forme d'anneau portant un œillet (ou une maille), dans lequel est passé un fil de chaîne. Dans la fabrication des tapisseries, on distingue les pièces de haute lice (fils de chaîne disposés verticalement) et de basse lice (fils de chaîne disposés horizontalement).
Ligne :
Unité de mesure équivalent à la douzième, partie du pouce, soit environ 2,25 mm. La ligne a le point comme sous-multiple.
Limaçon :
Motif sculpté en forme de spirale qui orne l'extrémité des pieds de sièges ou de certains meubles.
Limonaire :
Instrument de musique où le son est obtenu en tournant une manivelle. Son nom provient de la maison "Limonaire Frère" qui a équipé de nombreux manèges dans la seconde moitié du XIXe siècle, et parfois des orchestres d'automates musiciens. L'orgue de Barbarie fait partie de la même famille que le limonaire.
Linographie :
Technique d'impression à partir d'une matrice en linoléum ; gravure qui en dérive. La souplesse du linoléum, travaillé à l'aide de plumes et de poinçons, facilite et accélère grandement l'exécution de la matrice. Le procédé d'impression (encrage des parties en relief et passage sous la presse) est le même que celui utilisé pour la xylographie.
Listel :
Moulure striée qui borde la circonférence d'une pièce de monnaie. En ébénisterie, le listel désigne une baguette en bronze ou en cuivre qui encadre la façade d'un tiroir.
Lit à la duchesse :
Pièce de mobilier d'apparat utilisé en France au XVIIIe siècle, âge d'or des favorites. Ce type de lit, richement garni de tissus précieux, présentait un baldaquin soutenu non par des colonnes mais par un support appuyé contre le chevet du lit ou contre le mur.
Lit à la turque :
Lit de repos, caractéristique du mobilier français de la fin du XVIIe siècle. Il présentait un dossier galbé sur sa longueur postérieure et deux accotoirs latéraux, symétriques et recourbés . Le tout était surmonté d'un petit baldaquin en forme de coupole, appuyé au mur, duquel retombaient deux panneaux de tissu précieux, drapés sur les accotoirs.
Lit bateau :
Pièce de mobilier caractéristique de l'époque Empire, que l'on plaçait généralement contre un mur (l'un des longerons étant dépourvu d'ornementation). Les accotoirs à rouleaux et le longeron visible présentaient un mouvement curviligne rappelant la forme d'une embarcation, mais grand nombre de pièces s'ornaient aussi de bois aux lignes droites. Ce type de lit était généralement placé dans une alcôve et surmonté d'un baldaquin.
Lit d'ange (ou à l'ange)
Pièce de mobilier semblable au lit à la duchesse mais de dimensions plus modestes (baldaquin moins élevé et hauteur du chevet plus élevée que celle du pied). Ce type de lit connut une grande vogue sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI.
Lithographie :
Procédé de gravure sur pierre mis au point à la fin du XVIIIe siècle et fondé sur le principe de l'insolubilité d'une encre grasse dans l'eau. La matrice est une pierre calcaire poreuse à grain fin sur laquelle est tracé à l'encre grasse un dessin. Après séchage de l'encre, la matrice est plongée dans une solution d'eau, puis encrée au rouleau : seul le tracé du dessin retiendra l'encre typographique. La matrice, recouverte d'une feuille de papier, est ensuite passée sous la presse. Dans la chromolithographie, la gravure est rehaussée de couleurs, par passages successifs sous la presse. La matrice de pierre est parfois remplacée par une plaque de métal poreux (zinc ou aluminium). Ce procédé a été inventé en 1796 par le bavarois Senefelder.
Lithophanie :
Procédé décoratif appliqué à la porcelaine et visant à créer des effets de transparence. Inventé en 1827 par le baron de Bourgoing (qui en céda le brevet aux manufactures de Meissen et de Berlin), ce procédé utilise plusieurs couches de porcelaine blanche translucide entre lesquelles on décèle des motifs figuratifs travaillés en clair-obscur, inspirés généralement de sujets à l'antique.
Lithyalin :
Verre non transparent, inventé par le verrier bohème Friedrich Egermann en 1828. Le plus souvent en rouge (ou de teinte vive), ce verre présente des veinures rappelant l'aspect de certaines pierres dures.
Longeron :
Pièce longitudinale du bâti d'un meuble. Dans un lit, élément horizontal raccordant les chevets.
Lori Pambak :
Tapis Kazak, tissés dans le Caucase occidental notamment aux confins de la Géorgie. Ces tapis présentent généralement un grand médaillon central de couleur blanche et de forme octogonale, orné d'un motif stylisé rappelant un trèfle à quatre feuilles (travaillé en vert et en rouge) et entouré d'une couronne de petits losanges à crochets.
Losange :
Élément décoratif rhomboïdal utilisé en architecture. En ébénisterie, il fut utilisé à la Renaissance pour orner armoires, coffres, commodes, lambris, portes, etc. Aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il fut employé sous forme de guirlandes (simples ou associées à d'autres éléments décoratifs).
Louis XIII (style)
Style français qui dépassa les strictes limites historiques du règne du monarque et s'étendit entre 1600 et 1660 environ. Il constitue la transition entre les années Renaissance et le style Grand Siècle (règne de Louis XIV). Deux tendances s'affirment : la première d'inspiration flamande (période Marie de Médicis) et la seconde, de goût italien (période Mazarin et Anne d'Autriche). Le répertoire propre au baroque flamand s'y manifeste avec mesure : spirales, balustrexs, ornements à amphores marquent souvent les structures portantes des pièces de mobilier. On constate la présence de placages en bois sombres et précieux (ébène) et de marqueteries en ivoire, en écaille de tortue ou en pierres dures et semi précieuses. Les pièces les plus remarquables de cette époque sont sans doute les fameux cabinets, véritables petites architectures aux détails raffinés.
Louis XIV (style)
Style français caractéristique du règne (personnel) de Louis XIV (1661-1715). La politique du monarque, centralisatrice et fortement teintée du culte de la personnalité, conditionne l'évolution des arts, marqués d'un puissant esprit nationaliste. Le souverain prend son rôle de roi très au sérieux, aussi, secondé politiquement par de fortes personnalités (Colbert) et culturellement par des artistes de génie (Le Brun, Bérain, etc.), relança la production française qui, grâce à son raffinement et à son esprit d'invention, fut adoptée par toutes les cours européennes de l'époque. Le mobilier, élégant et somptueux, s'inspire de la tradition classique, dont il bannit cependant l'austérité : dorures à profusion, lignes courbes et sculptures élaborées caractérisent l'ensemble de la décoration. L'art du grand ébéniste André Charles Boulle, inventeur d'une célèbre technique de marqueterie employant des bois précieux du laiton et de l'écaille de tortue, pour créer des décors originaux et raffinés, fut imité dans l'Europe entière et à des époques diverses.
Louis XV (style)
Style français caractéristique du règne de Louis XV (1715-1774), au cours duquel s'affirment deux tendances : la première (qui se situe entre 1740 et 1760) est marquée par l'affirmation en France du goût rococo et la seconde (qui caractérise les dernières années du règne du monarque), par l'épanouissement du néoclassicisme. L'ensemble du style présente cependant des lignes courbes. souvent asymétriques, et des coloris pastel, exaltés par des ornements raffinés en bronze doré. Les applications en bronze délaissent les motifs géométriques pour s'inspirer des formes de la nature : fleurettes en bouquets, grappes de fruits, coquillages ou arabesques orientalistes.
Louis XVI (style)
Style français caractéristique du règne de Louis XVI (1774-1793). Cette période voit le retour des formes classiques, strictes et rigoureuses, qu'exaltera quelques décennies plus tard, le style Empire. La ligne sinueuse et les ornements fleuris, caractéristiques de l'époque rocaille, disparaissent au profit des structures symétriques, dépouillées, que rehaussent quelques éléments architecturaux inspirés de l'Antique (amphores, amours, festons avec rubans entrecroisés, frises, etc.), remis en vogue par les récentes fouilles archéologiques pratiquées en Italie sur les sites célèbres de Pompéi et d'Herculanum. Le riche répertoire de l'antiquité gréco-romaine inspira le peintre Jacques Louis David qui dessina de nombreuses pièces de mobilier aussi bien sous le règne de Louis XVI que sous celui de Napoléon Ier.
Louis-Philippe (style)
Style français caractéristique du règne de Louis-Philippe (1830-1848). Il puise son inspiration dans les styles du passé et dans l'éclectisme de formes qui caractérise l'époque de la Restauration. La production de cette période est surtout influencée par les goûts de la nouvelle bourgeoisie d'affaires et par les possibilités qu'offre la production industrielle. Le mobilier se caractérise par le retour de la ligne courbe (notamment dans les piétements) et par une ornementation redondante (applications en porcelaine ou en métal). Les ébénistes de l'époque puisent abondamment dans le répertoire historique (lignes classique, rococo, moyenâgeuse, Renaissance, baroque, etc.), en compromettant souvent l'équilibre des pièces pour leur conférer une luminosité plus éloquente ou pour en exalter les tons.
Loupe :
Excroissance qui se développe [sur les troncs d'arbre. En coupant des planches parallèles, à travers la loupe, le menuisier obtient des effets de ramages. La loupe d'orme a été utilisée en placage sur les meubles de l'époque Charles X ou en massif sur les panneaux d'armoires de certains meubles régionaux, notamment en Bresse. La loupe ne doit pas se confondre avec la ronce qui est la partie ramifiée à la naissance d'une branche d'arbre au niveau du trou. Les panneaux de ronce, piquetés de motifs circulaires irréguliers, donnent des effets décoratifs comparables aux loupes.
Lutrin :
Pupitre de lecture qui a succédé au lectrin au XVIIe siècle, avec davantage d'ornements sculptés, prenant parfois la forme d'un aigle aux ailes déployées.
Lyre :
Instrument de musique ancien à cordes pincées. La lyre est également un élégant motif utilisé en piétement pour les tables, en dossier ajouré pour les chaises ou en bronze d'appliques sous l'Empire et la Restauration.